Consentir
Avant de vous aventurer dans une session de cordes, il est essentiel de discuter et d’instaurer une relation de confiance et d’honnêteté.
Le consentement et l’information sont la base d’une pratique respectueuse. Voici quelques étapes, vous pouvez suivre pour une expérience enrichissante du shibari .
Quelques astuces :
S’interroger : Pourquoi je veux faire des cordes ?
Réfléchissez à ce que vous recherchez dans cette pratique. Que ce soit pour l’esthétique, l’aspect érotique, le jeu D/s, le SM, des acrobaties, le lâcher prise, ou toute autre raison, communiquez ouvertement avec votre partenaire. Assurez-vous que vos attentes et vos désirs sont alignés ou compatible pour une expérience satisfaisante.
Définissez clairement le cadre de la session
Discutez des limites corporelles et de pratique. Cela peut inclure des zones du corps à éviter (visage, cheveux, cou, parties intimes, etc.), ainsi que des activités spécifiques telles que la nudité, les caresses, les impacts ou toute implication sexuelle.
Le cadre doit être convenu avant chaque session et les limites peuvent évoluer avec le temps, alors assurez-vous de les revisiter régulièrement.
Partagez Votre État de santé et émotionnel
Informez votre partenaire de toute condition de santé, de considérations anatomiques ou psychologiques importantes. Discutez des aménagements ou des vigilances nécessaires pour que la session soit confortable et sans risques.
Établissez une porte de sortie
Il peut être utile de définir un ou plusieurs mots-clés, geste ou bruit de sécurité avant de commencer.
Ils servent à indiquer clairement que vous avez un problème ou souhaitez mettre fin à la session immédiatement. Pas de safeword ? Non et Stop sont à respecter.
Il est important de rappeler que le consentement dans le Shibari est révocable à tout moment. Peu importe à quel point vous êtes préparés ou engagés dans la session, chaque participant a le droit absolu de retirer son consentement à tout moment, sans justification nécessaire.
Établissez votre profil de risques :
Les risques sont beaucoup plus graves et plus fréquents en suspension totale ou partielle. Il est donc primordial d’y réfléchir avant d’établir votre profil de risque.
Il est tout à fait normal de ne consentir qu’à faire de la pratique au sol, ou d’éviter toutes autres positions à risques, que l’on soit la personne qui attache ou qui se fait attacher.
S’informer
Bien qu’il existe des artistes reconnus utilisant des du shibari, ou qu’on puisse faire de magnifiques photos, performances ou vidéos, le kinbaku, est avant tout une pratique de bondage et non une pratique artistique à elle seule.
Il est impossible de séparer l’un de l’autre du moment que vous ligotez une personne humaine et non des objets.
Shibari, kinbaku, ligotage ou bondage ?
L’usage d’un mot japonais plutôt qu’un mot français fait que notre cerveau applique un biais cognitif sur la pratique en elle-même : on l’exotise et on évite un mot péjoratif lié au BDSM.Si vous trouvez très malaisant, l’idée de proposer de faire du “ bondage “ à une autre personne, vous ne devriez pas proposer de faire du shibari avec.
Le rapport de pouvoir
Qu’on y intègre d’autres pratiques BDSM ou non, le fait qu’une personne se retrouve entravé par une autre fait que l’on crée une asymétrie et un rapport de pouvoir entre la personne qui attache et celle que se fait attacher.
Il est donc très important de prendre conscience de ce rapport de pouvoir afin de garantir la sécurité physique et émotionnelle des pratiquants.
Se renseigner sur son partenaire : Le vetting
Faire du vetting c’est aller chercher l’info : Si vous connaissez les partenaires de la personne, vous pouvez leur envoyer un message. Mais il est aussi surtout important de discuter avec les partenaires passé qui auront le plus de recul et qui pourront vous signaler des actes problématiques ou des situations de manipulations.
Si vous ne connaissez pas les partenaires des personnes, essayez de trouver des infos via d’anciennes publications, auprès des associations, professeurs ou autres pratiquants.
Quelles questions poser ? Un message très simple suffit, dites que vous souhaitez rencontrer la personne qui attache et que vous aimeriez poser quelques questions à son sujet.
N’hésitez pas à lire la publication en entière, disponible sur fetlife et republié sur mon site avec l’accord de l’auteur.
Voici quelques pistes pour pratiquer la première fois avec quelqu’un :
Allez-y accompagné
Pratiquez en cours ou en JAM
Vérifier que la personne soit en accord avec votre recherche. Ex : Vous voulez une relation de corde sans pratiques sexuelles ? N’ayez pas peur de le dire dès les départs, vous verrez que certaines personnes ne seront étrangement plus très intéressées de vous accueillir chez elles.
Les risques Majeurs
Pour plus d’informations, je recommande le guide complet pour pratiquer le shibari par Lady Agnès
Informez vos partenaires des risques
AUCUN risque n’est évitable à 100 % sauf la chute en pratiquant au sol.
Appliquez au maximum les conseils donnés en cours ou autre pour limiter les risques et rester toujours vigilant·e·s sur la mobilité des mains.
La chute, le risque le plus dangereux
Une personne ligotée ne peut pas se rattraper avec les mains ni même avec ses jambes. Il est donc plus prudent de ligoter au sol, sur un lit ou un canapé.
Envie de suspension ? Prenez des cours, vérifiez vos cordes, ne pratiquez pas fatigué. On ne monte pas ou ne descend pas une personne sur une seule corde, surtout la tête à l’envers. Il existe aussi des cordes qui garantissent une résistance à la traction.
La chute est un accident bien plus fréquent en shibari qu’on ne le pense. Une mauvaise chute peut causer la mort ou vous handicaper à vie.
LES NERFS, un risque majeur
Lorsque le nerf est endommagé, une paralysie peut suivre quelques minutes à semaines. Ceux des bras sont principalement concernés (Radial, médian et ulnaire).
Pour éviter d’atteindre les nerfs, on évite les cordes dans les articulations, on vérifie sa mobilité pendant la session, on prend des cours pour savoir où et comment placer ses cordes.
La compression du nerf est l’accident le plus courant, elle apparait progressivement, souvent quand on met un harnais en tension, augmentant ainsi la pression des cordes sur le corps. Quand on détache, la mobilité revient sauf si vous êtes resté trop longtemps compressé.
L’autre type de compression nerveuse est le choc, il arrive lors d’une suspension, en levant ou transitionnant d’une position à l’autre. Le nerf, subit un choc violent, la perte de mobilité est immédiate. Le modèle peut aussi faire un malaise ou ressentir une vive décharge électrique. Après détachage, la mobilité est souvent endommagée sur une plus longue période que lors d’une compression classique allant de quelques minutes à quelques mois.
L’asphixie
L’arrêt plus ou moins long de la circulation d’oxygène dans le corps, elle peut mener à l’inconscience puis à la mort.
Elle peut être provoquée par une strangulation volontaire en effectuant des pressions sur les carotides, mais aussi involontaire.
Soyez vigilant en ne passant pas les cordes de chaque côté de la nuque en hauteur, cela bloque les carotides ou en reliant une corde qui sert de laisse à une autre partie du corps qui pourrait bouger.
Attention aussi aux harnais qui glisse en suspension, ils pourraient sortir des épaules et se retrouver autour du cou. L’asphyxie peut aussi venir d’un blocage ou obstruction de la respiration, pas de corde devant le coup afin d’éviter de bloquer la trachée.
Les autres risques
L’expérience en tant que modèle est tout aussi importante que celle de la personne qui attache. Reconnaître les sensations nerveuses, les placements de cordes qui pourraient blesser sont des compétences qui s’acquièrent petit à petit. Soyez conscient de votre niveau technique et de celui de la personne attachée.
Limiter les risques
Appliquez au maximum les conseils donnés en cours et rester toujours vigilant sur la mobilité des mains et ne laissez jamais votre partenaire seul·e. Regardez toujours vos harnais, le visage et le corps de votre partenaire ! Prenez le temps d’inspecter votre bondage plutôt que d’enchainer les transitions.
Vérifier l’état de vos cordes régulièrement, ne les rangez pas exposés au soleil.
Les malaises
Il existe de multiples causes à la survenue d’un malaise. Il est impératif de descendre la personne de la suspension et de la mettre au sol avant de la détacher.
Si la personne était en suspension verticale, elle a peut-être fait le syndrome du harnais, ne l’allongez pas à plat immédiatement afin que le sang remonte de façon progressive dans le haut du corps.
Si la personne ne reprend pas connaissance, appelez les pompiers, placez-la en position de PLS.
Du mal à respirer une fois conscient ? la position assise contre un mur ou contre une personne est plus adaptée le temps que les secours arrivent.
Côtes fêlées, luxation, bleus et autres blessures
Cela va des petits bleus liés aux frictions sur la peau aux gros bleus peuvent apparaître aux niveaux des cordes surtout lors de suspension intenses.
Une ligne de taille mal placée ou qui bouge peut endommager les côtes flottantes basses. Attention aussi aux harnais de torse avec une ligne de taille, elles ont tendance à remonter, car n’ont pas de point d’ancrage vers le bas.
Certaines personnes sont aussi fragiles des articulations, pensez à bien serrer vos harnais et à ne pas les tirer n’importe comment en l’air. Respectez les mouvements naturels du corps et les capacités physiques de la personne attaché.
Marques de cordes
Pas dangereuse, mais elles peuvent être difficilement justifiables dans certaines situations.
Les marques temporaires sont inévitables et partent après plusieurs heures.
Les brulures peuvent arriver si vous frottez la corde sur la peau, mais aussi notamment en suspension ou dans des jeux à contrainte très forte.
Les pétéchies : Saignements sous-cutanés légers causés par la pression, c’est plus fréquent en suspension. Quelques personnes en font régulièrement, d’autre jamais.
Pratiquer en pleine conscience
Je déconseille de faire du shibari : Sous le coup d’une émotion forte ou sous influence de substance licite ou pas.
L’alcool ne fait pas qu’altérer la conscience, il augmente les risques de compression nerveuse en modifiant la fluidité membranaire. Pratiquer en pleine conscience, c’est prendre conscience des risques encourue ( Voir risques )
LES BIAIS cognitifs
Nous sommes toutes et tous biaisé dans nos choix. Les biais cognitifs sont des déviations psychologiques qui altèrent nos jugements, nos perceptions, nos souvenirs et nos processus de décisions. Les connaître ne vous donne pas le superpouvoir de les éviter, mais cela permet de mieux les identifier, voici quelques biais fréquents :
L’effet de halo et effet de notoriété : On attribue des qualités et intentions positives aux personnes qui ont des caractéristiques qui nous plaisent ou aux personnes dont on a entendu beaucoup de bien.
Les biais d’exposition et d’ancrage : très présent en shibari, plus on est exposé à une personne/artistes dont on apprécie le travail, plus on développe des impressions favorables. Votre compte Instagram préféré n’a pourtant pas la science infuse.
Biais de pouvoirs : Organiser des évènements ou des cours ne font pas non plus de nous de meilleures personnes ni de meilleurs partenaires. Cela n’est pas un gage de supériorité technique, il existe de bien meilleur shibariste que moi qui n’ont pas envie de donner de cours. Organiser des évènements et parler de consentement n’est pas non plus un gage que la personne va respecter en privé ce qu’elle conseille en public.
Biais de statu quo et normalité : tendance à préférer laisser les choses telles qu’elles sont.
C’est souvent à causes de ces biais que les dérives s’installent au sein de communautés, car nous avons peur de perdre nos relations sociale, notre espace de cordes ou tout simplement peur du changement.
Les hormones
À cause de l’intensité de la pratique ainsi que la proximité physique, les hormones sécrétées par le corps de chacun des partenaires amènent à un état de conscience modifié et provoque des réactions physiques et émotionnelles qui perdurent après la session.
L’Adrénaline : vous maintiendra en état de vigilance accru, mais peut vous amener à augmenter les risques pris.
L’Endorphine : Vous procurera du plaisir et diminuera votre stress plusieurs heures mais. pourra provoquer une somnolence une fois retombé.
L’Ocytocine : Créera un lien d’attachement entre les deux personnes pratiquantes, cela peut être une belle expérience, mais peut aussi blesser des cœurs. Pensez à définir le cadre de votre relation. ( One shot ? Plan cordes ? Amants ? Amis )
Dopamine : Un shoot de plaisir, mais aussi le circuit de récompense dans les addictions. Elle vous fait du bien et participe à la sensation de plénitude. Après un bon shoot de dopamine, il est courant de ressentir un down ou de la tristesse dans les jours qui suivent.*